Rose d'Amour

Fiction & Literature, Classics, Nonfiction, History
Cover of the book Rose d'Amour by Alfred Assollant, Alfred Assollant
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Alfred Assollant ISBN: 1230000218446
Publisher: Alfred Assollant Publication: February 13, 2014
Imprint: Language: French
Author: Alfred Assollant
ISBN: 1230000218446
Publisher: Alfred Assollant
Publication: February 13, 2014
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

J'avais à peu près dix ans quand je fis connaissance avec Bernard...
Mais avant tout, madame, il faut que je vous parle un peu de ma famille.
Mon père était charpentier, et ma mère blanchisseuse. Ils n'avaient pour tout bien que cinq filles dont je suis la plus jeune, et une maison que mon père bâtit lui-même, sans l'aide de personne, et sans qu'il lui en coûtât un centime. Elle était perchée sur la pointe d'un rocher qu'on s'attendait tous les jours à voir rouler au fond de la vallée, et qui, pour cette raison, n'avait pas trouvé de propriétaire. Quand j'étais enfant, j'allais m'asseoir à l'extrémité du rocher, sur une petite marche en pierre, d'où l'on pouvait voir, à trois cents pieds au-dessous du sol, la plus grande partie de la ville.
Mon père, après sa journée finie, venait s'asseoir à côté de moi. Son plaisir était de me prendre dans ses bras et de regarder le ciel, sans rien dire, pendant des heures entières. Il ne parlait, du reste, à personne, excepté à ma mère, et encore bien rarement, soit qu'il fût fatigué du travail,- car la hache et la scie sont de durs outils,- soit qu'il pensât, comme je l'ai cru souvent, à des choses que nous ne pouvions pas comprendre. C'était, du reste, un très bon ouvrier, très doux, très exact et qui n'allait pas au cabaret trois fois par an.
Si mon père était silencieux, ma mère en revanche parlait pour lui, pour elle, et pour toute la famille. Comme elle avait le verbe haut et la voix forte, on l'entendait de tout le voisinage; mais ses gestes étaient encore plus prompts que ses paroles, et d'un revers de main elle rétablissait partout l'ordre et la paix. Sa main était, révérence parler, comme un vrai magasin de tapes, et la clef était toujours sur la porte du magasin. Au premier mot que nous disions de travers, mes soeurs et moi, la pauvre chère femme (que le bon Dieu ait son âme en son saint paradis !) nous choisissait l'une de ses plus belles gifles et nous l'appliquait sur la joue.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

EXTRAIT:

J'avais à peu près dix ans quand je fis connaissance avec Bernard...
Mais avant tout, madame, il faut que je vous parle un peu de ma famille.
Mon père était charpentier, et ma mère blanchisseuse. Ils n'avaient pour tout bien que cinq filles dont je suis la plus jeune, et une maison que mon père bâtit lui-même, sans l'aide de personne, et sans qu'il lui en coûtât un centime. Elle était perchée sur la pointe d'un rocher qu'on s'attendait tous les jours à voir rouler au fond de la vallée, et qui, pour cette raison, n'avait pas trouvé de propriétaire. Quand j'étais enfant, j'allais m'asseoir à l'extrémité du rocher, sur une petite marche en pierre, d'où l'on pouvait voir, à trois cents pieds au-dessous du sol, la plus grande partie de la ville.
Mon père, après sa journée finie, venait s'asseoir à côté de moi. Son plaisir était de me prendre dans ses bras et de regarder le ciel, sans rien dire, pendant des heures entières. Il ne parlait, du reste, à personne, excepté à ma mère, et encore bien rarement, soit qu'il fût fatigué du travail,- car la hache et la scie sont de durs outils,- soit qu'il pensât, comme je l'ai cru souvent, à des choses que nous ne pouvions pas comprendre. C'était, du reste, un très bon ouvrier, très doux, très exact et qui n'allait pas au cabaret trois fois par an.
Si mon père était silencieux, ma mère en revanche parlait pour lui, pour elle, et pour toute la famille. Comme elle avait le verbe haut et la voix forte, on l'entendait de tout le voisinage; mais ses gestes étaient encore plus prompts que ses paroles, et d'un revers de main elle rétablissait partout l'ordre et la paix. Sa main était, révérence parler, comme un vrai magasin de tapes, et la clef était toujours sur la porte du magasin. Au premier mot que nous disions de travers, mes soeurs et moi, la pauvre chère femme (que le bon Dieu ait son âme en son saint paradis !) nous choisissait l'une de ses plus belles gifles et nous l'appliquait sur la joue.

More books from History

Cover of the book Military History Of Ulysses S. Grant From April 1861 To April 1865 Vol. III by Alfred Assollant
Cover of the book The Four Canadian Highwaymen or The Robbers of Markham Swamp by Alfred Assollant
Cover of the book Germany from Defeat to Partition, 1945-1963 by Alfred Assollant
Cover of the book Eugenia Grandet by Alfred Assollant
Cover of the book The Commanders by Alfred Assollant
Cover of the book The Epistles of Ignatius by Alfred Assollant
Cover of the book Trading in War by Alfred Assollant
Cover of the book Major Taylor by Alfred Assollant
Cover of the book Harry and Arthur by Alfred Assollant
Cover of the book British and Commonwealth Warship Camouflage of WWII by Alfred Assollant
Cover of the book Mule South to Tractor South by Alfred Assollant
Cover of the book Before My Helpless Sight by Alfred Assollant
Cover of the book Storia contemporanea by Alfred Assollant
Cover of the book Kate. La biografía de una princesa by Alfred Assollant
Cover of the book A Bibliographical, Antiquarian and Picturesque Tour in France and Germany, Volume Two by Alfred Assollant
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy