Rosa Valentin

– l'espion – ( Edition intégrale ) annoté

Fiction & Literature, Action Suspense, Literary, Romance
Cover of the book Rosa Valentin by Henry Cauvain, Calmann Lévy (Paris) 1882
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Author: Henry Cauvain ISBN: 1230002380186
Publisher: Calmann Lévy (Paris) 1882 Publication: June 16, 2018
Imprint: Language: French
Author: Henry Cauvain
ISBN: 1230002380186
Publisher: Calmann Lévy (Paris) 1882
Publication: June 16, 2018
Imprint:
Language: French

Extrait: Par une belle soirée du mois d’avril 1870, Rosa Valentin était assise dans le jardin de son père, l’excellent syndic de Coursolles. Elle avait un livre sur ses genoux et montrait à lire à un petit garçon debout près d’elle.
Le soleil couchant jetait ses rayons rougeâtres sur les fleurs fraîchement arrosées et faisait luire, comme autant d’étincelles, les gouttelettes suspendues à leurs pétales.
Rosa était vêtue fort modestement d’une robe de laine noire qui, malgré sa simplicité, faisait ressortir la forme ravissante de ses épaules et les contours délicatement arrondis de son sein. Il y avait en elle quelque chose qui éblouissait. C’était un resplendissement de jeunesse et de beauté.
L’enfant, debout près d’elle, formait avec cette adorable fille un singulier contraste. II était petit et mince ; ses joues pâles, ses épais cheveux noirs groupés en désordre autour de son front, le pli qui marquait ses lèvres, donnaient à son visage une expression vieillotte qui n’était point celle des enfants de son âge. Il eût peut-être semblé laid, si l’éclat de deux yeux noirs pleins de feu n’était venu parfois, éclairer, comme le reflet d’une flamme intérieure, sa figure fatiguée.
Cet enfant était Julien Brunet. Son père, un fabricant d’horloges, était mort deux ans auparavant. En voulant passer la Riole un soir d’hiver, il était tombé dans un trou et s’était noyé.
Un malheur est bientôt suivi d’un autre. Le petit Julien fut pris peu de temps après d’une Sevré grave et resta plusieurs mois entre la vie et la mort. René Brunet, le fils aîné de la malheureuse veuve, qui était, comme son père un excellent ouvrier, travailla ferme pour subvenir aux frais de cette longue maladie. Grâce à lui, Julien ne manqua de rien et fut enfin guéri.
Mais la maladie, qui avait laissé sur son visage des traces si profondes, avait longtemps éloigné l’enfant de l’école. Il s’efforçait maintenant de regagner le temps perdu et étonnait le bon M. Roger, l’instituteur de Coursolles, par l’ardeur fiévreuse qu’il mettait à son travail et par la rapidité de ses progrès. Il est vrai que l’enfant avait rencontré dans Rosa un utile auxiliaire. Tous les jours, il venait la trouver, et, plongeant son regard un peu farouche dans les yeux purs de la jeune fille, il restait longtemps rêveur, immobile devant elle, écoutant sa douce voix et gardant précieusement dans sa mémoire les leçons qu’elle lui donnait.
Ce soir-là, Rosa Valentin paraissait un peu inquiète et agitée, et plus d’une fois ce fut l’élève qui dut rappeler l’attention distraite de la jeune maîtresse. Bientôt, le regard de Rosa quitta tout à fait les feuillets du livre pour se porter vers le soleil qui descendait à Thorizon derrière les massifs violacés des montagnes du Jura. Soudain, elle suspendit l’explication commencée, et, appuyant son menton sur le revers de sa main, elle resta quelque temps silencieuse.
Julien respecta sa rêverie, ferma doucement le livre et baissa les yeux vers la terre.

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Extrait: Par une belle soirée du mois d’avril 1870, Rosa Valentin était assise dans le jardin de son père, l’excellent syndic de Coursolles. Elle avait un livre sur ses genoux et montrait à lire à un petit garçon debout près d’elle.
Le soleil couchant jetait ses rayons rougeâtres sur les fleurs fraîchement arrosées et faisait luire, comme autant d’étincelles, les gouttelettes suspendues à leurs pétales.
Rosa était vêtue fort modestement d’une robe de laine noire qui, malgré sa simplicité, faisait ressortir la forme ravissante de ses épaules et les contours délicatement arrondis de son sein. Il y avait en elle quelque chose qui éblouissait. C’était un resplendissement de jeunesse et de beauté.
L’enfant, debout près d’elle, formait avec cette adorable fille un singulier contraste. II était petit et mince ; ses joues pâles, ses épais cheveux noirs groupés en désordre autour de son front, le pli qui marquait ses lèvres, donnaient à son visage une expression vieillotte qui n’était point celle des enfants de son âge. Il eût peut-être semblé laid, si l’éclat de deux yeux noirs pleins de feu n’était venu parfois, éclairer, comme le reflet d’une flamme intérieure, sa figure fatiguée.
Cet enfant était Julien Brunet. Son père, un fabricant d’horloges, était mort deux ans auparavant. En voulant passer la Riole un soir d’hiver, il était tombé dans un trou et s’était noyé.
Un malheur est bientôt suivi d’un autre. Le petit Julien fut pris peu de temps après d’une Sevré grave et resta plusieurs mois entre la vie et la mort. René Brunet, le fils aîné de la malheureuse veuve, qui était, comme son père un excellent ouvrier, travailla ferme pour subvenir aux frais de cette longue maladie. Grâce à lui, Julien ne manqua de rien et fut enfin guéri.
Mais la maladie, qui avait laissé sur son visage des traces si profondes, avait longtemps éloigné l’enfant de l’école. Il s’efforçait maintenant de regagner le temps perdu et étonnait le bon M. Roger, l’instituteur de Coursolles, par l’ardeur fiévreuse qu’il mettait à son travail et par la rapidité de ses progrès. Il est vrai que l’enfant avait rencontré dans Rosa un utile auxiliaire. Tous les jours, il venait la trouver, et, plongeant son regard un peu farouche dans les yeux purs de la jeune fille, il restait longtemps rêveur, immobile devant elle, écoutant sa douce voix et gardant précieusement dans sa mémoire les leçons qu’elle lui donnait.
Ce soir-là, Rosa Valentin paraissait un peu inquiète et agitée, et plus d’une fois ce fut l’élève qui dut rappeler l’attention distraite de la jeune maîtresse. Bientôt, le regard de Rosa quitta tout à fait les feuillets du livre pour se porter vers le soleil qui descendait à Thorizon derrière les massifs violacés des montagnes du Jura. Soudain, elle suspendit l’explication commencée, et, appuyant son menton sur le revers de sa main, elle resta quelque temps silencieuse.
Julien respecta sa rêverie, ferma doucement le livre et baissa les yeux vers la terre.

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