Les Peaux-Rouges de Paris

( Edition intégrale ) Tome I II III - annoté

Fiction & Literature, Action Suspense, Historical, Literary
Cover of the book Les Peaux-Rouges de Paris by Gustave Aimard, E. Dentu (Paris) 1888-1889
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Author: Gustave Aimard ISBN: 1230003118542
Publisher: E. Dentu (Paris) 1888-1889 Publication: March 6, 2019
Imprint: Language: French
Author: Gustave Aimard
ISBN: 1230003118542
Publisher: E. Dentu (Paris) 1888-1889
Publication: March 6, 2019
Imprint:
Language: French

De quelle étrange façon le lecteur fait connaissance avec les principaux personnages de cette véridique histoire....
Avant de commencer notre récit, disons d’abord quelques mots sur le pays où vont se dérouler les scènes qui en forment pour ainsi dire le prologue.

Les départements situés sur le versant nord des Pyrénées, et chargés de garder notre frontière espagnole, sont habités par une race se prétendant autochthone, conservant encore aujourd’hui sa langue particulière, ses mœurs et ses usages, en complet désaccord avec tout ce qui l’entoure.

Cette race, fière et passionnée, sut rester indépendante alors même que Rome assujettissait le monde entier à son pouvoir. César, le vainqueur des Gaules, ne put la dompter ; cette contrée se nommait alors la Cantabrie.

Le département des Basses-Pyrénées a été formé avec une partie de l’ancienne Cantabrie — la Navarre — réunie définitivement à la couronne par Louis XIII. Ce roi confirma aux Navarrais et aux Vasconjados — Basques, — leurs fueros, leurs franchises et leurs libertés, qu’ils conservèrent jusqu’en 1789. Aussi tous les Basques prétendent-ils être nobles par le fait seul d’être nés sur cette terre libre par excellence.

Les Basques sont fiers, intrépides, intelligents, spirituels, hospitaliers, mais vindicatifs, superstitieux et querelleurs ; ils poussent à l’extrême leurs bonnes comme leurs mauvaises qualités et conservent un respect profond pour les vieilles coutumes ; ils sont restés Cantabres au fond du cœur, tout en devenant sincèrement Français. Ce sont, en un mot, des hommes d’une seule pièce ; ils peuvent rompre, mais ils ne plient jamais. Très adonnés à la contrebande, ils la pratiquent sur une grande échelle, à travers les ports et les défilés inconnus de leurs montagnes, avec une habileté et une audace sans pareilles. Cependant, malgré leurs relations continuelles avec les Basques espagnols, issus de la même souche qu’eux, ils professent pour ces populations fixées sur le versant sud des Pyrénées un mépris et une haine implacables.

En somme, les Basques constituent un peuple étrange, admirable d’élan, gardant précieusement le souvenir de sa grandeur passée, et qui offre de nombreux points de ressemblance avec les Bretons de la vieille Armorique placés à l’extrémité opposée de la France.

Les femmes de ce pays sont généralement belles, spirituelles et douces ; elles ont, dans leur costume, une simplicité qui s’allie admirablement à leur taille souple, à leurs formes gracieuses et à la vivacité de leur physionomie, presque toujours empreinte d’une expression à la fois rêveuse et mutine.

C’est dans le département des Basses-Pyrénées, entre la ville de Saint-Jean-de-Luz et celle de Serres, dans un petit village dont le nom importe peu au lecteur, et que nous désignerons sous celui de Louberria, que s’ouvre notre récit.

Le village ou plutôt le hameau de Louberria, car il compte à peine une cinquantaine de feux, est caché et comme blotti au milieu d’un bois épais et touffu, dernier vestige d’une de ces vieilles forêts cantabres qui entendirent tour à tour résonner, sous leurs frondaisons séculaires, les pas des soldats d’Annibal se rendant en Italie, ceux des hordes barbares se ruant sur l’Espagne et ceux des musulmans d’Abdérame[1] qui, après avoir conquis l’Aquitaine, furent à la bataille de Tours taillés en pièces par Charles-Martel ; ce bois s’étend encore fort loin aujourd’hui, ses derniers contreforts vont couvrir de leurs puissantes ramures les bords capricieusement accidentés de la Nivelle, charmante et poétique rivière qui, après mille détours, se perd dans l’Océan, à Saint-Jean-de-Luz, qu’elle traverse....

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De quelle étrange façon le lecteur fait connaissance avec les principaux personnages de cette véridique histoire....
Avant de commencer notre récit, disons d’abord quelques mots sur le pays où vont se dérouler les scènes qui en forment pour ainsi dire le prologue.

Les départements situés sur le versant nord des Pyrénées, et chargés de garder notre frontière espagnole, sont habités par une race se prétendant autochthone, conservant encore aujourd’hui sa langue particulière, ses mœurs et ses usages, en complet désaccord avec tout ce qui l’entoure.

Cette race, fière et passionnée, sut rester indépendante alors même que Rome assujettissait le monde entier à son pouvoir. César, le vainqueur des Gaules, ne put la dompter ; cette contrée se nommait alors la Cantabrie.

Le département des Basses-Pyrénées a été formé avec une partie de l’ancienne Cantabrie — la Navarre — réunie définitivement à la couronne par Louis XIII. Ce roi confirma aux Navarrais et aux Vasconjados — Basques, — leurs fueros, leurs franchises et leurs libertés, qu’ils conservèrent jusqu’en 1789. Aussi tous les Basques prétendent-ils être nobles par le fait seul d’être nés sur cette terre libre par excellence.

Les Basques sont fiers, intrépides, intelligents, spirituels, hospitaliers, mais vindicatifs, superstitieux et querelleurs ; ils poussent à l’extrême leurs bonnes comme leurs mauvaises qualités et conservent un respect profond pour les vieilles coutumes ; ils sont restés Cantabres au fond du cœur, tout en devenant sincèrement Français. Ce sont, en un mot, des hommes d’une seule pièce ; ils peuvent rompre, mais ils ne plient jamais. Très adonnés à la contrebande, ils la pratiquent sur une grande échelle, à travers les ports et les défilés inconnus de leurs montagnes, avec une habileté et une audace sans pareilles. Cependant, malgré leurs relations continuelles avec les Basques espagnols, issus de la même souche qu’eux, ils professent pour ces populations fixées sur le versant sud des Pyrénées un mépris et une haine implacables.

En somme, les Basques constituent un peuple étrange, admirable d’élan, gardant précieusement le souvenir de sa grandeur passée, et qui offre de nombreux points de ressemblance avec les Bretons de la vieille Armorique placés à l’extrémité opposée de la France.

Les femmes de ce pays sont généralement belles, spirituelles et douces ; elles ont, dans leur costume, une simplicité qui s’allie admirablement à leur taille souple, à leurs formes gracieuses et à la vivacité de leur physionomie, presque toujours empreinte d’une expression à la fois rêveuse et mutine.

C’est dans le département des Basses-Pyrénées, entre la ville de Saint-Jean-de-Luz et celle de Serres, dans un petit village dont le nom importe peu au lecteur, et que nous désignerons sous celui de Louberria, que s’ouvre notre récit.

Le village ou plutôt le hameau de Louberria, car il compte à peine une cinquantaine de feux, est caché et comme blotti au milieu d’un bois épais et touffu, dernier vestige d’une de ces vieilles forêts cantabres qui entendirent tour à tour résonner, sous leurs frondaisons séculaires, les pas des soldats d’Annibal se rendant en Italie, ceux des hordes barbares se ruant sur l’Espagne et ceux des musulmans d’Abdérame[1] qui, après avoir conquis l’Aquitaine, furent à la bataille de Tours taillés en pièces par Charles-Martel ; ce bois s’étend encore fort loin aujourd’hui, ses derniers contreforts vont couvrir de leurs puissantes ramures les bords capricieusement accidentés de la Nivelle, charmante et poétique rivière qui, après mille détours, se perd dans l’Océan, à Saint-Jean-de-Luz, qu’elle traverse....

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